Dans les cadre de son projet d'établissement 2024-2028, l'Agence Bibliographique de l'Enseignement Supérieur (ABES) travaille à la réinformatisation du catalogue national Sudoc. Début juin, l'équipe en charge du projet a proposé un point d'étape pour présenter l'état des lieux et les perspectives de cette future réinformatisation. Le CR 46 vous propose un petit article afin de résumer les informations clés de cette présentation, que vous pouvez visionner sur la plateforme Callisto de l'ABES.
Constat des limites du système actuel et périmètre du futur SGM
Depuis sa création dans les années 1990, le Sudoc a pour système CBS (PIKA), un logiciel central qui éprouve aujourd'hui ses limites. Peu adapté au signalement des ressources électroniques, il ne dispose pas d'une interface de catalogage en full web (WinIBW, l'interface de catalogage, doit être installée sur le poste de travail du catalogueur), ce qui a nécessité le développement de multiples applications connexes telles que Calames ou Colodus. Par ailleurs, CBS communique difficilement avec les systèmes locaux des bibliothèques, ce qui complique le transfert des données entre les divers catalogues.
Pour son nouveau système, l'ABES souhaite partir d'un produit existant sur le marché qui pourrait être enrichi par des services open source. Le périmètre de ce futur système engloberait le Sudoc et ses applications satellites (Colodus, Périscope, Cidemis...), la base nationale de connaissance BACON, les outils de gestion des thèses, ainsi que les outils dédiés au signalement de documents particuliers comme Calames.
Quels impacts pour le réseau ABES ?
Cette réinformatisation aurait plusieurs conséquences, à commencer par l'abandon de WinIBW pour un outil de catalogage accessible en ligne, unitaire et se présentant sous la forme d'un formulaire pour faciliter le signalement. Le futur système devra également permettre une plus grande valorisation des ressources électroniques. Concernant les données, il devrait opérer une transition douce vers le modèle entité-relation pour répondre aux enjeux de la transition bibliographique.
Autre changement notoire : les PPN, numéros à 9 chiffres permettant l'identification des notices, ne serviront plus d'identifiants pérennes. Ils seront en revanche conservés dans les notices comme trace de l'ancien système. L'ABES souhaite également l'arrêt des transferts réguliers qui se fait actuellement entre le Sudoc et les systèmes locaux des bibliothèques déployées et qu'il y ait à la place une interaction directe entre les catalogues : modifier une notice dans le SGB local devrait permettre de modifier directement les données du Sudoc.
Le Sudoc PS, que l'ABES a également souhaité réformer dans le cadre de son projet d'établissement (voir les interventions de Nicolas Morin, d'Occitanie Livre et Lecture et du CR 46 lors de la journée d'étude du Sudoc PS en octobre 2024) doit être impacté par cette réinformatisation. L'ABES réfléchit à la question de l'accès au Sudoc par les bibliothèques non-déployées et aux modalités de cet accès. Le réseau des plans de conservation partagée des périodiques (PCPP), qui prendrait le relai, est en cours de structuration suite au lancement des appels à manifestation d'intérêt (AMI) en juin jusqu'à octobre 2025 pour la reprise ou la création de plan de gestion des périodiques nationaux.
Enfin, des changements sont à prévoir concernant le PEB (prêt entre bibliothèques). L'outil de gestion actuel, SupPEB, connaissant des problèmes d'interfaçage, l'ABES souhaite le faire évoluer pour simplifier la saisie des métadonnées entre l'environnement central et l'outil local, dans l'idée également de faciliter les demandes de PEB vers l'international. Par ailleurs, l'interface publique du Sudoc connaîtra aussi une évolution pour devenir un véritable outil de découverte pouvant être enrichi par des ressources externes et une matérialisation de l'arbre Œuvre-Entité-Manifestation-Item, ce qui marquerait une étape vers la transition bibliographique.
